Comme Marine Le Pen, le maire (Front National) d’Hayange en Moselle a décidé de saisir la justice après avoir été
qualifié de «fasciste» par l’ex-maire (PS) de Florange. Jean-Luc Mélenchon avait déjà traité Marine Le Pen de «fichiste».
L’ex-maire de Florange (PS) et président du groupe socialiste au Conseil général de la Moselle estime que le maire Front
National d’Hayange est «fasciste». Un qualificatif qui avait valu des poursuites à Jean-Luc Mélenchon sans être condamné.
Selon Philippe Tarillon, ex-maire de Florange (Moselle), l’actuel maire de la ville d’Hayange qui a basculé
entre les mains du Front National est «fasciste». Dans un tweet publié jeudi soir, celui qui conduit l’opposition de gauche au Conseil général note qu’il est présent jeudi «à Hayange pour le
respect de la culture et de la création artistique bafouées par le maire fasciste». Les élus sont en effet réunis autour de l’artiste à «la fontaine bleue»
qui a été repeinte sans autorisation par Fabien Engelmann, maire Front National de la petite commune industrielle. Une gigantesque polémique s’en est suivie visant la
politique culturelle du parti de Marine Le Pen.
«Le grand perdant des dernières municipales perd son sang- froid et m'insulte de fasciste. Une plainte sera déposée dès lundi» a
répondu à son tour sur Twitter, Fabien Engelmann qui dirige la ville d’Hayange.
Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, poursuivi par Marine Le Pen pour injure, pour avoir employé le
terme «fasciste» à son égard, avait été relaxé au début du mois d’avril par le tribunal correctionnel de Paris.
"Fasciste" n’est pas une insulte "entre adversaires politiques", selon la justice
Le tribunal avait souligné que «si le terme "fasciste" peut prendre une connotation outrageante quand il est utilisé en
dehors de tout contexte politique ou s’il est accompagné d’autres termes dégradants, il est, en revanche, dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un
sujet politique».
Depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen s’est montrée très sourcilleuse quant aux qualificatifs accolés à
son parti. A l’automne 2013, elle avait menacé d’attaquer les médias qui associeraient son parti à l’étiquette «extrême droite» – menaces qui sont restées sans suite «par manque de
temps», a reconnu Wallerand de Saint-Just.
Le 22 mai, la 17e chambre s’est prononcée sur une affaire similaire, opposant le Front national à l'animateur Laurent
Ruquier. En 2011 et 2012, dans son émission On n'est pas couché, celui-ci avait présenté deux images jugées injurieuses par le parti – l'une représentant l'arbre généalogique de Marine Le
Pen sous forme de croix gammée, l'autre la caricaturant en étron sous le titre : «La candidate qui vous ressemble». L’animateur et France Télévision avaient été condamnés respectivement à
1 000 euros de dommages et intérêt pour le dessin de la croix gammée et relaxés pour la seconde caricature diffusée dans l’émission.