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Manif pour tous : Hollande et Taubira oseront-ils ignorer un million de manifestants français ? Caroline Alamachère

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 C’est toute la France qui était dans la rue ce dimanche et c’était tout simplement phénoménal. Quasiment du jamais vu, surtout de la part de Français peu rôdés à manifester. C’est en effet plus d’un million de personnes qui étaient venues de la France entière, et même des Dom-Tom, pour manifester dans les frimas parisiens leur refus de voir disparaître sur l’autel de la mondialisation les tenants de la famille, au prétexte du mariage gay et de l’adoption par les couples homosexuels.

par Caroline Alamachère - Pour Riposte Laïque

Ce n’est bien évidemment pas d’homophobie qu’il s’agissait comme veulent absolument le faire croire ceux qui s’étouffent dans leur mauvaise foi et leur agressivité, mais comme l’indiquaient certaines pancartes, de « mariageophilie ». Les homosexuels étaient aussi de la partie, simplement ceux-là ne se baladaient pas avec des strings arc-en-ciel, ce qui n’interdisait cependant pas leur droit à l’expression. C’était surtout au-delà du souhait de conserver les valeurs actuelles du mariage, la volonté populaire d’exprimer son rejet de la politique gouvernementale destinée à nous suicider, à nous assassiner, à nous oublier, à nous renier en tant que peuple, en tant que civilisation même.

A 12h30 place d’Italie, on nous annonçait déjà une mobilisation énorme sur les trois parcours prévus, c’était peu dire. La ligne 6 était noire de monde, les rues alentours aussi. A 13h le cortège a démarré dans le calme et la discipline. C’était la France qui sait se tenir, la France qui ne casse pas, la France qui n’insulte pas celui qui pense différemment, la France qui réclame qu’on la consulte par un référendum en respectant les lois, la France démocrate en somme.

Dans le Figaro ce soir, un lecteur protestait contre « le groupe de pression » constitué par les manifestants, parce que bien sûr les quelques dizaines de milliers qui avaient manifesté en faveur du mariage pour tous ne constituaient pas, eux, un groupe de pression. Non, selon la logique de ce lecteur, les pros-mariage gay seraient donc les seuls citoyens légitimes à réclamer. Ce commentateur n’hésitait cependant pas à faire l’apologie de la démocratie, tout en réclamant de passer la loi sur la seule foi des sondages, mais sans songer évidemment à la consultation du peuple par voie de référendum, à l’instar de tous ceux qui y sont favorables d’ailleurs. A croire qu’ils anticipent au fond d’eux que le résultat du vote leur serait éliminatoire. Ah, elle a bon dos la démocratie quand on la réécrit pour sa faveur personnelle… !

Une lectrice témoignait, elle, de sa présence ce dimanche : « C’était des vrais Français qui manifestaient !
 Je suis homo et j’étais avec eux !
 Pour moi, être homo c’est ne pas singer les institutions petites bourgeoises, c’est être transgressif et différent, être du piment dans la société, ne pas se prendre pour papa et maman ! ».

Venus de toutes les régions de France, en famille, en couple, entre copains, les manifestants étaient manifestement très heureux de se trouver là, de communier dans un même élan populaire mais avec pourtant une retenue déconcertante pour des parisiens habitués à battre le pavé, gênés même de devoir crier les slogans à tue-tête. Il est clair qu’on était loin du cancan fourmillant et dépenaillé des manifs d’extrême gauche. Un slogan avait cependant un peu plus de succès que les autres, c’est celui qui exprimait dans quel fondement il était envisagé de se mettre la réforme Taubira. J’ai éprouvé un plaisir tout particulier à le scander en chœur avec une bande de joyeuses quinquas antillaises qui s’époumonaient avec vigueur contre l’odieuse ministre.

Tout au long du parcours nous avons vu des banderoles aux fenêtres, soit favorables au « mariage pour tous », devant des fenêtres closes, soit favorables à la manif et agitées avec gaieté.

A aucun moment je n’ai vu ou entendu de propos ou de gestes déplacés, tout le monde était éduqué, civilisé, bienveillant. Aucune hostilité, pas même devant les banderoles défavorables, contrairement à d’autres manifs où celles-ci sont huées. C’est très agréable de côtoyer des gens bien élevés, on a tendance à oublier à quoi ça ressemble.

Le cortège avançait à pas d’escargot. A 16h, soit trois heures après notre départ, on nous a annoncé que la queue du cortège n’avait toujours pas quitté la place d’Italie et qu’il en était de même à Denfert-Rochereau et Porte Maillot.

Les échanges via les portables allaient bon train, chacun connaissant du monde qui partait d’ailleurs et qui témoignait en direct. Vers Port-Royal on nous a annoncé que 500 000 personnes se trouvaient déjà sur le Champ de Mars. Nous étions à peu près à mi parcours. A un moment donné, on a pu voir au loin l’autre manif qui faisait le trajet parallèle au nôtre.

Je n’ai pas vu l’UOIF, seulement une voilée à poussette, un barbu et un vieux monsieur en kami. Apparemment la mobilisation musulmane annoncée ne semble pas avoir été si forte que ça, à moins qu’ils n’aient défilé ailleurs, mais compte tenu du grand nombre de « de souche », peut-être finalement ont-ils eu peur.

Un peu plus tard c’est 800 000 personnes qui se massaient devant la tour Eiffel embrumée, alors que des dizaines de milliers de gens étaient encore très loin derrière. Avec le froid humide qui nous transperçait la peau et les contingences matérielles, les premiers arrivants frigorifiés ont commencé à repartir avant que les autres n’arrivent en nuées continues, jusqu’au nombre d’un million de personnes alors que les cortèges continuaient encore d’avancer. Voir le monde affluer durant encore une heure était tout simplement stupéfiant. Je pense que personne n’aurait pu envisager une telle mobilisation, une telle ampleur, pas même les organisateurs dont le pronostic de 300 000 participants a été très en dessous de la réalité.

Page facebook de Frigide Barjot. Le Champ de Mars quelques heures avant l'arrivée finale des cortèges

Page facebook de Frigide Barjot. Le Champ de Mars quelques heures avant l’arrivée finale des cortèges

Il serait inacceptable et incompréhensible qu’Hollande ne renonce pas face à la force du peuple. La démocratie s’y immolerait et lui avec. Un président de la République qui refuse d’entendre ce que lui disent un million de citoyens ne pourrait être que celui d’une dictature. Si tel était le cas, il faudrait que le peuple appelle à sa démission.

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Caroline Alamachère


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