Valérie Pécresse - Présidente du groupe Mouvement populaire du Conseil régional d'Ile-de-France
Dominique Malécot // Les Echos
Quelles réflexions vous inspire ce projet de budget ?
La mauvaise gestion de Jean-Paul Huchon le rend incapable de financer les priorités urgentes des Franciliens : transport, emploi, jeunesse. Dans ces trois domaines, la région n'est pas à la hauteur. Elle ne réduit pas ses coûts de fonctionnement et continue à créer des postes. Du coup, elle baisse ses dépenses d'investissement de 7%, soit de 118 millions alors que les recettes fiscales progressent. Il y a là un vrai scandale. En 2013, la région n'utilisera pas 51 millions d'euros - cinq rames de RER ! - de recettes supplémentaires qui lui ont été affectées par la loi sur le Grand Paris pour la rénovation des transports. Ils seront détournés de leur objet pour boucler le budget de fonctionnement. Autre priorité des Franciliens, l'emploi. Pour 2013, le budget développement économique de la région baisse de 12 millions d'euros. Nous assistons à une baisse drastique des aides à l'apprentissage et des investissements dans les CFA. Quant aux lycées, c'est 100 millions d'euros de recul en un an, une chute de 20 %. Tout aussi inquiétant, l'emprunt reste à un niveau record de 708 millions d'euros.
Pouvait-on faire autrement ?
Bien sûr ! Nous présenterons un contre-budget qui montre qu'en maintenant les dépenses de fonctionnement au niveau de 2011 et en réduisant le train de vie de la région, on peut dégager quelque 110 millions d'euros. De quoi financer davantage les transports. Remettre sur ce poste les 51 millions qui lui reviennent permettrait d'augmenter de 30 % le budget des RER, de 70 % celui des bus en site propre, d'améliorer de 30 % le budget voiries routières. Il resterait encore 30 millions pour l'emploi avec la création d'un fonds de soutien et de développement pour les PME. Cela permettrait aussi de rétablir les aides aux apprentis, d'augmenter de 5 millions laformation continue, de multiplier par deux les investissements dans les réseaux très haut débit. De la même façon, on remettrait 28 millions sur les lycées, les internats et le logement étudiant. Nous aurions ainsi des priorités clairement affichées, celles des Franciliens : transports, emploi et jeunesse.
Que peut faire la région ?
Derrière le budget 2013, il y a l'intention inavouée d'augmenter les impôts. La charge de la dette devient tellement lourde que Jean-Paul Huchon va devoir trouver de nouvelles recettes rapidement. L'autonomie fiscale promise par François Hollande n'a qu'un seul objet, permettre à la région d'augmenter les impôts dès la fin de l'année.