Chers messieurs Moussaoui et Boubaker
Autant vous le dire tout de suite je vous trouve plus lamentables que les plus fervents défenseurs d’un Islam radical hurlant leur haine dans les rues du Caire ou de Tunis.
Philippe Torreton sur l'islamophobie
Eux au moins peuvent être considérés comme des fanatiques, c’est à dire des êtres
conditionnés par des plus malins qu’eux car le QI d’un fanatique religieux qui hurle devant les grilles d’une ambassade, d’un théâtre parisien ou dans un territoire occupé est en général
inversement proportionnel à celui qui les manipulent, eux pour le moins ont la pauvreté, l’illettrisme, ou la peur comme fausse excuse. Mais vous, messieurs Moussaoui et Boubaker vous n’avez pas
d’excuse , à moins que l’hypocrisie et la lâcheté en soient une…
Vous, comme les fous de dieux que vous êtes censés combattre en tant
que représentants du culte musulman en France, en tant que leaders d’opinion, vous invitez les Musulmans de France à prendre la rue, à jeter des cailloux, à hurler comme des fous en leur disant
que ces dessins sont des insultes, et des provocations…
La liberté d’expression ne se discute pas, il n’appartient pas à un
Premier Ministre ni à un ministre des affaires étrangères, ni à un prêtre, ni à un Imam, ni à un représentant du culte musulman, ni à un éditorialiste de dire si un journal a raison de publier
tel ou tel article, telle ou telle caricature, ni même à vous…. Seule la justice dans les pays libres comme le nôtre peut être saisie afin de juger ensemble s’il y a un délit. En revanche vous
avez le droit de ne pas trouver cela drôle, c’est à dire messieurs, vous pouvez critiquer.
Face aux caricatures de Charlie hebdo, vous auriez dû au pire les
ignorer mais en tant que citoyen français vous auriez dû les défendre, oui les défendre, si vraiment l’Islam est une religion d’amour comme vous le dites, et je n’ai aucune raison de ne pas vous
croire. Mais alors expliquez à vos ouailles ce que c’est que la tolérance, l’humour, la moquerie…et la critique.
Au lieu de cela vous incitez à la haine, messieurs Moussaoui et
Boubaker, vous parlez monsieur Moussaoui d’acte islamophobe à propos de ces caricatures mais les dessinateurs de Charlie hebdo n’interdisent pas aux croyants de croire, ils s’en moquent. Les
dessinateurs de Charlie hebdo ne rêvent pas de voir Israël réduite en cendre mais critiquent la politique israélienne , ils n’interdisent pas l’accès à l’éducation aux jeunes filles, ils ne
rêvent pas de voir les programmes scolaires passés au crible de la religion , ils ne détruisent pas des lieux de cultes à coups de lance-roquettes dédicacées à Allah. Moi je vous retourne le
compliment, vos difficultés à vous situer par rapport aux violences islamistes participent à favoriser l’ islamophobie.
Si demain des excités vont détruire des choses dans les rues de
Paris ce sera à cause de vous et non de Charlie Hebdo, car Charlie Hebdo est dans son rôle contrairement à vous.
Vous, vous devriez condamner la haine sans assortir constamment vos
propos fades d’un « mais » ce petit mot des condamnations molles, je condamne les manifestations contre les ambassades américaines « mais »il faut reconnaitre
que…
Quand on condamne il n’y a pas de mais….
La vérité c’est que dans votre tête vous n’avez pas encore assimilé
l’Islam en Démocratie, vous avez peur de la foi non pratiquante, la foi intime qui ne regarde que celui qui croit, la foi qui ne donne pas de leçon aux autres, qui n’a pas besoin de costumes ni
de postures pour exister, vous n’avez pas assimilé vous qui vivez en France pourtant la Démocratie, la République ni la Laïcité…
En fait l’islamophobie est votre fond de commerce, car elle resserre
les rangs en même temps qu’elle fait serrer les poings, vous avez peur de la foi privée, de la « croyance vue de ma fenêtre », celle qui a fait déserter les Églises françaises, car ce
qui les remplissait ce n’était pas la foi mais l’endoctrinement, il en va de même pour les mosquées. Un jour des musulmans n’auront pas peur de dire qu’ils sont croyants et qu’ils mangent du porc
et boivent de l’alcool, un jour des musulmans n’auront pas peur de dire que le ramadan est un souvenir lointain, que l’on peut croire sans bêler, que l’on peut croire sans rites et que personne
n’a le pouvoir ni l’autorité de juger la foi de l’autre.
Au nom du peuple français et de ses valeurs, je vous demande donc de
revenir sur vos condamnations et vos caricatures verbales et verbeuses, je vous demande de soutenir la liberté d’expression en expliquant aux excités de la crise de foi que des dessins même les
plus crus ne peuvent pas abimer l’Islam, que ces dessins sont la preuve que votre opinion sera protégée par la loi… Et expliquez le ensuite à ce gouvernement de gauche, aux journalistes CSP+ qui
pèsent le pour et le contre, croyant faire ainsi leur métier mais ne se rendant pas comptent qu’ils se tirent une vraie balle dans le pied. Expliquez le aussi aux Évêques de France qui en vous
comprenant espèrent regagner une audience perdue.