Attendre que les malfaiteurs soient partis, ne pas poursuivre leurs véhicules, ne pas oublier que l'on est en sous-effectif… Telles sont, selon Le Canard Enchaîné, les directives incroyables qu'a fait parvenir le commandant de la gendarmerie nationale de Maine-et-Loire à ses hommes. Le SIRPA de Gendarmerie a également réagi à l'article (lire l'encadré).
Le Canard Enchaîné publie ce matin des extraits hallucinants des directives qu'aurait envoyées "le commandant de groupement de la
gendarmerie nationale" de Maine-et-Loire à ses unités. Selon l'hebdomadaire, ces instructions auraient été envoyées "par télex", le 16 novembre dernier, aux hommes susceptibles d'intervenir
"sur les raids nocturnes contre les magasins de téléphonie".
Les trois extraits des directives publiés par l'hebdomadaire renferment chacun des petites perles. Ainsi, le commandant conseille à ses troupes de se méfier lors d'interventions sur des cambriolages, car "le mode opératoire" présumé des suspects est, selon lui, "de nature à mettre l'intégrité des personnels en danger", lors d'"interceptions" ou d'"interpellations" sur les lieux.
"S'abstenir de toute poursuites des véhicules" des malfaiteurs
Viennent ensuite les manœuvres proscrites par le commandant lors des interventions de ses hommes. Ces derniers doivent ainsi s'abstenir de "toute poursuite du et des véhicules" transportant les "malfaiteurs", et doivent aussi s'interdire de tenter "toute intervention en se tenant sur un point d'observation" de la zone. La directive demande ainsi d'aborder la scène de crime "seulement après s'être assuré du départ effectif des malfaiteurs", au cas où ces derniers "seraient encore sur zone".
Le dernier extrait met en enfin à l'abri les hommes de la brigade contre un éventuel échec sur une intervention. Le commandement leur rappelle ainsi que le "rapport de force, en particulier de nuit" avec des malfaiteurs "est défavorable" aux forces de l'ordre, en particulier lorsque les suspects sont sous l'emprise de "substances stupéfiantes". Ces dernières interventions nécessiteraient alors de moyens humains "supérieurs à ce qui est convenu de mettre en œuvre ordinairement".
Le SIRPA de Gendarmerie nous a joint afin d'apporter des précisions sur cette affaire. D'après le service de communication ce n'est pas une directive de portée générale qui a été donnée aux gendarmes mais un simple message de mise en garde.
Une mise en garde, tout d'abord, sur la dangerosité des "équipes déterminées à l'origine des cambriolages". De plus, une enquête de police est en cours sur une série de cambriolages commise dans la région. Il était important pour les gendarmes de ne pas interférer dans cette enquête.
Le SIRPA souligne que la directive demandait "au mieux d'interpeller" les individus "ou à défaut d'entraver leurs manoeuvres".