Le Parisien
Le 14 janvier, Frédéric Gilbert, journaliste télé et réalisateur, et Hind, Marocaine avec laquelle il a une fille de15 mois, se marieront à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Cette union sera d'autant plus exceptionnelle que le service de l'état-civil de la mairie l'avait d'abord refusée, et qu'ils ont dû attendre la décision du procureur de la République, rendue le 30 décembre après avoir été saisi par Frédéric, pour obtenir ce feu vert.
En cause, un document administratif appelé « certificat de coutume », que les mairies demandent lorsque l'un des futurs mariés est de nationalité étrangère. Pour cela, Frédéric Gilbert se rend au consulat du Maroc, où il apprend que ce « certificat de coutume » ne peut lui être donné s'il ne signe pas un « acte de conversion à l'islam ».
Une avalanche de courriers
L'affaire se serait arrêtée là, si la médiatisation de l'affaire par « Charlie Hebdo », dans un reportage intitulé « Quand les maires se prennent pour des imams », n'avait pas suscité une avalanche de courriers accusateurs en mairie d'Aubervilliers. Le maire PS avoue « être tombé de l'armoire ». « J'ai pris l'affaire très au sérieux, et demandé une note juridique aux services, avoue Jacques Salvator. Je n'avais jamais entendu parler de cet acte de conversion, et encore moins qu'on refusait de marier en son absence. Ce que ce monsieur dénonce est vrai. » Soutenant la démarche de son administré, le maire sera d'ailleurs présent au mariage, au côté d'Edgar Minimbu, adjoint à l'état-civil, qui a joué les médiateurs avec le couple. Un mariage qui, faute de ce fameux certificat, n'aura pas de valeur légale au Maroc.